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Déclaration du clergé de France contre les lois de la laïcité (1925).

Les lois de laïcité sont injustes d’abord parce qu’elles sont contraires aux droits formels de Dieu. Elles procèdent de l’athéisme et y conduisent dans l’ordre individuel, familial, social, politique, national, international. Elles supposent la méconnaissance totale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Evangile. Elles tendent à substituer au vrai Dieu des idoles (la liberté, la solidarité, l’humanité, la science, etc.) ; à déchristianiser toutes les vies et toutes les institutions. Ceux qui en ont instauré le règne, ceux qui l’ont affermi, étendu, imposé, n’ont pas eu d’autre but. De ce fait, elles sont l’œuvre de l’impiété, qui est l’expression de la plus coupable des injustices, comme la religion catholique est l’expression de la plus haute justice.

Elles sont injustes ensuite, parce qu’elles sont contraires à nos intérêts temporels et spirituels. Qu’on les examine, in n’en est pas une qui ne nous atteigne à la fois dans nos biens terrestres et dans nos biens surnaturels […] On pourrait développer ces considérations à l’infini, y ajouter et montrer que le laïcisme, dans toutes les sphères, est fatal au bien privé et public.

Dès lors, les lois de laïcité ne sont pas des lois. Elles n’ont de loi que le nom, un nom usurpé ; elles ne sont que des corruptions de la loi, des violences plutôt que des lois, dit Saint Thomas […] Ne nous nuiraient-elles que dans l’ordre temporel, en soi, elles ne nous obligeraient pas en conscience […] Elles ne pourraient nous obliger qu’au cas où il faudrait céder un intérêt purement terrestre pour éviter des troubles et des scandales.

Mais comme les lois de laïcité attentent aux lois de Dieu, comme elles nous atteignent dans nos intérêts spirituels ; comme après avoir ruiné les principes essentiels sur lesquels reposent la société, elles sont ennemies de la vraie religion qui nous ordonne de reconnaître et d’adorer, dans tous les domaines, Dieu et son Christ, d’adhérer à leur enseignement, de nous soumettre à leurs commandements, de sauver à tout prix nos âmes, il ne nous est pas permis de leur obéir, nous avons le droit et le devoir de les combattre et d’en exiger par tous les moyens honnêtes l’abrogation.

Deux tactiques. La première consisterait à ne pas heurter de front les législateurs laïcs ; à essayer de les apaiser et d’obtenir qu’après avoir appliqué leurs lois dans un esprit de modération, ils finissent par les laisser tomber en désuétude. Il est possible qu’avec certains hommes investis du pouvoir et moins mal disposés, cette méthode ait quelque chance de succès. On citerait des cas dans l’Histoire où elle a réussi. De plus, elle aurait l’avantage de ne point exaspérer les adversaires et de ne point provoquer de leur part des mesures d’autant plus redoutables qu’elles seront inspirées par un sentiment plus irrité. Cependant, cette tactique présente plusieurs inconvénients graves :

C’est pourquoi la majorité des catholiques vraiment attachés à leur foi demande qu’on adopte une attitude plus militante et plus énergique.

Elle demande que, sur tous les terrains, dans toutes les régions du pays, on déclare ouvertement et unanimement la guerre au laïcisme et à ses principes jusqu’à l’abolition des lois iniques qui en émanent ; que, pour réussir, on se serve de toutes les armes légitimes. […]

La vérité est que les catholiques devront toujours combattre le laïcisme, quel que soit le régime – régime monarchique ou républicain – qui l’aura mis en vigueur. […]

À moins de circonstances particulières, les catholiques sont tenus de servir loyalement les gouvernements de fait aussi longtemps que ceux-ci travaillent au bien temporel et spirituel de leurs sujets ; il ne leur est pas permis de prêter leur concours aux mesures injustes ou impies que prennent les gouvernements ; ils sont obligés de se rappeler que la politique, étant une partie de la morale, est soumise, comme la morale, à la raison, à la religion, à Dieu.

Nous disposons de troupes dont le nombre et le courage égalent au moins le nombre et le courage des autres groupements, car une multitude de chrétiens, à compter seulement ceux qui sont fervents et agissants, sont impatients d’engager la lutte.

Nos cadres : paroisses, diocèses, provinces ecclésiastiques, sont préparés. […] Jamais peut-être, depuis cinquante ans, l’heure n’a parue aussi propice. A la laisser passer, sans en profiter, il semble bien que nous trahirions la Providence.

Assemblée des cardinaux et archevêques de France, Déclaration sur les lois dites de la laïcité et les mesures à prendre pour les combattre, 10 Mars 1925, in La Documentation catholique, n°282, 21 mars 1925, col. 707-712

Mgr. Chollet, archevêque de Cambrai et secrétaire de la Commission permanente de l’Assemblée des cardinaux et archevêques de France

FIDE CATHOLICA : Guillaume Von Hazel : https://t.co/0kmL35jeKH?amp=1


“Soyez vigilants et tenez votre cœur haut et élevé en Dieu ; ne vous étonnez point de vous sentir faible, car moyennant que vous invoquiez Dieu, Il sera votre force pour bien diligemment exécuter le désir que vous avez de ne vivre qu’en Lui.”

Saint François de Sales

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