29 mars 2023 : vendredi saint

Vendredi Saint

Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, c’est-à-dire de Fils de Dieu envoyé pour sauver les hommes. Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix – supplice alors réservé aux criminels.
Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement « Mont du crâne », autrement appelé « Calvaire ») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures. Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le « linceul ») et mis au tombeau.
Les chrétiens sont appelés au jeûne (qui consiste à se priver de nourriture suivant l’âge et les forces du fidèle), démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ. L’office du Vendredi saint, appelé « célébration de la Passion du Seigneur », est centré sur la proclamation du récit de la Passion. Il est proposé aux fidèles un Chemin de croix qui suit les étapes de la Passion du Christ.

Prière pour le jour de la mort du Christ.

« Seigneur Jésus, la mort, toute mort, nous renvoie toujours à notre propre mort.
C’est pour cela qu’elle fait peur.
Mais la tienne, Seigneur, au-delà même de l’horreur de la croix, nous apprend qu’elle a un lendemain de lumière.
Homme des douleurs, loué sois-tu ! »

Prière d’abandon au Christ en Croix
« J’ai tout remis entre tes mains
Ce qui m’accable et qui me peine,
Ce qui m’angoisse et qui me gêne,
Et le souci du lendemain.
J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains
Le lourd fardeau traîné naguère,
Ce que je pleure, ce que j’espère,
Et le pourquoi de mon destin.
J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains
Que ce soit la joie, la tristesse,
La pauvreté, la richesse,
Et tout ce qu’à ce jour j’ai craint.
J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains
Que ce soit la mort ou la vie,
La santé ou la maladie,
Le commencement ou la fin.
J’ai tout remis entre Tes mains.»

Prière de Marie Henrioud

POUR DÉLIVRER 33 ÂMES DU PURGATOIRE LE VENDREDI SAINT

Quiconque veut vivre avec perfection n’a rien d’autres à faire que de mépriser ou de désirer ce que le Christ a méprisé ou désiré sur La Croix.

Car aucun exemple de vertu ne manque à La Croix.
Si tu cherches un exemple de charité, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, et le Christ l’a fait sur La Croix.
Si tu cherches un exemple de patience, on en rencontre pas de plus parfaite que sur La Croix.
Si tu cherches un exemple d’humilité, regarde le crucifié, un exemple d’obéissance, mets toi à la suite de celui qui s’est fait obéissance jusqu’à la mort ; un exemple du mépris des choses terrestres, marche derrière celui qui est le Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs.

En lui sont les trésors de la sagesse, et pourtant il a été dépouillé de ses vêtements, tourné en dérision, couvert de crachats, roué de coups, couronne d’épines, abreuvé de vinaigre et soumit à la mort.

Sermon, Saint-Thomas d’Aquin, Docteur de l’Église.

Prière pour se réjouir dans la Croix du Sauveur pour la Passion

Voici la Prière pour se réjouir dans la Croix du Sauveur « Je Te salue, ô Croix Sacrée, Croix si digne d’être adorée » extraite du Chemin Royal de la Croix composé en latin par Dom Benoît Haeften (1588-1648), Prévôt de l’Abbaye Bénédictine d’Afflighem en Belgique

Je Te salue, ô Croix Sacrée,
Croix si digne d’être adorée,
Trône d’un Roi, Lit d’un Époux ;
Par Toi furent lavés nos crimes,
Quand la plus pure des victimes
Répandit tout son Sang pour nous.

Ce grand Dieu sur qui tout se fonde,
Qui d’un seul doigt soutient le monde
Autrefois par Toi fut porté :
Prêt de mourir, ce Roi suprême
Voulut bien Te porter Toi-même,
Et toute notre infirmité.

J’en rappelle à regret l’histoire ;
Mais de-là vient toute ta gloire,
De-là vient tout notre bonheur :
Dès qu’à nos yeux tu te présentes
Nos Croix deviennent moins pesantes, La mort même n’a plus d’horreur.

Menacé d’une horrible chute,
Aux traits de tout l’Enfer en bute,
Le Juste a-t-il lieu de trembler ?
Non, Tu sais calmer ses alarmes,
De saints plaisirs naissent des larmes
Que les disgrâces font couler,

Source d’une joie éternelle,
Croix aussi douce que belle,
Que je Te baise avec plaisir !
Mon ardeur en devient plus forte,
Et quand Tu veux que je Te porte,
Tu préviens mon plus cher désir.

Soumis à Ton charmant empire
A Te porter ma gloire aspire,
Ma Croix est de n’en point avoir ;
Ô Croix, ma couronne et ma vie
Viens à moi, ma voix T’y convie,
Je brûle de Te recevoir.

Reçois donc mon profond hommage
Chère Croix, infaillible gage
Du Salut de tous les humains ;
Tu nous conduis par les souffrances
Au terme de nos espérances
Nous n’avons point d’autre chemin.

Croix mille et mille fois heureuse
Objet de la flamme amoureuse
Dont je sens mon cœur consumé ;
Croix qui fait mon bonheur suprême
Tu m’unis à Jésus qui m’aime,
À Jésus tendrement aimé.

Trop heureux qui dans les supplices
Trouvant ses plus douces délices
Imite un Dieu crucifié ;
Et qui dans l’ardeur qui L’anime,
Se plaît à s’offrir en victime
À Jésus-Christ sacrifié.

Ainsi soit-il.

Prière devant la Crucifixion de Notre Seigneur pour la Passion

Voici la Prière devant la Crucifixion de Notre Seigneur Jésus-Christ qu’il est bon de réciter tous les Vendredis à genoux au pied de la Croix « Ô Jésus, mon Rédempteur, qui avez été attaché pour moi à une Croix » du Révérend Père Jean Crasset (1618-1692), Prêtre Jésuite, historien, professeur, prédicateur qui dirigea pendant vingt-trois ans la « Congrégation des Messieurs » à la Maison professe de la rue Saint-Antoine à Paris et auteur d’une « Méthode d’Oraison avec une nouvelle forme de Méditations pour toute sorte d’états pour aider ceux qui ont de la peine à s’entretenir avec Dieu et qui ont des distractions dans leurs prières »

« Ô Jésus, mon Rédempteur, qui avez été attaché pour moi à une Croix, et qui avez versé votre Sang jusqu’à la dernière goute pour me retirer de la puissance du Démon, dont j’étais esclave ; je Vous remercie de cet Amour incomparable que Vous m’avez porté, de tant de tourments que Vous avez endurez pour moi ; je baise avec respect vos Sacrés Pieds, et vos Sacrées Mains, qui ont été percées pour moi, j’adore ce Sacré Cœur, qui a été ouvert pour moi, et je promets de mourir plutôt que de jamais plus Vous crucifier dans le mien ».

Ainsi soit-il.

Prière au Cœur Sacré de Jésus-Christ enseveli pour la Passion

Voici la Prière au Cœur Sacré de Notre Seigneur Jésus-Christ mort et enseveli dans le Tombeau, par une imitation de sa Mort pour avoir part à sa Résurrection et à la ressemblance de sa Gloire « Ô Sacré Cœur de Jésus, que je meurs avec Vous et que j’ai place en vôtre Sépulture » de Dom Innocent Le Masson (1628-1703), Prêtre Moine Chartreux qui va être successivement Vicaire, Maître des Novices et Prieur la Chartreuse de Mont-Saint-Louis du Mont Renaud dans l’Oise avant d’être le cinquante-et-unième Prieur de la Grande Chartreuse, et donc automatiquement Prieur Général de l’Ordre des Chartreux fondé par Saint Bruno.

« Considérez, ô mon âme, le Cœur Sacré de Jésus-Christ enseveli comme le Modèle de l’ensevelissement que vous devez faire du vôtre, afin de vivre, comme étant morte aux créatures pour ne vivre qu’à Lui. Son Apôtre Saint Paul nous dit, que nous devons être ensevelis par une imitation de sa Mort, pour avoir part à sa Résurrection et à la ressemblance de sa Gloire. Ô Sacré Cœur de Jésus, que je meure donc avec Vous, et que j’ai place en vôtre Sépulture. Que je vive morte avec Vous, et que je ne reste plus vivante avec moi-même, l’un m’est bien plus désirable que l’autre. Tuez-moi d’un bon coup de vôtre Charité, afin que je ne vive plus qu’à Vous et par Vous, et pour Vous. Ô Sacré Cœur de Jésus, mort et enseveli dans le tombeau, je Vous adore uni toujours à vôtre Divinité. Vous avez toujours été le Cœur d’un Dieu, quoi que Vous ayez été le cœur mort d’un homme enseveli ; faites-moi la Grâce d’être du nombre de ces Bienheureux morts, dont la Vie est cachée dans Dieu avec la Vôtre, et que mon cœur de terre et d’homme misérable, devienne tout Céleste par la Vertu du Vôtre. Vive le Cœur de Jésus, le Roy des cœurs, et qu’Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ô Cœur Sacré de Jésus, si Vous reposez, si Vous dormez dans le tombeau après avoir opéré l’Œuvre de vôtre Rédemption, de même que Dieu se reposa après avoir fait l’Œuvre de la Création, vôtre Divinité est toujours veillante. Que vôtre Cœur Divin soit toujours l’amant Sacré de mon cœur, afin que son penchant soit toujours vers Vous, et qu’Il tire le mien après Soi, sans que mes infidélités n’y apportent jamais de résistance et d’obstacle. Vous êtes le Dieu de mon cœur et mon partage pour toute l’Éternité. Je Vous salue Marie, Mère du Cœur de Jésus, fidèle Dépositaire de tous les sentiments, l’Image de sa Bonté et de sa Charité, très-digne Sanctuaire du Saint-Esprit ; et je Vous supplie par le Sacré Cœur de Jésus, Fils Unique du Père Éternel, et le Vôtre, de me secourir en tous mes besoins, et à l’heure de ma mort. Faites-moi ressentir, que Vous êtes ma Mère, en jetant Vos yeux de Miséricorde sur la garde de mon cœur, afin qu’il ne soit plus infidèle à Celui de vôtre cher Fils Jésus-Christ, qui vit et qui règne avec le Père et le Saint-Esprit par tous les siècles des siècles ».

Ainsi soit-il.

Exercice de l’Horloge de la Passion de Jésus-Christ pour la Passion

Voici l’Exercice pendant la Sainte Messe qui est en même temps une « Horloge de la Passion de Jésus-Christ » afin que celui qui se souviendra, avec religion à chaque heure, du Mystère qui y est attaché, fasse de grands progrès dans la Perfection, donné par le Bienheureux Julien Maunoir (1606-1683), Prêtre Jésuite, Prédicateur et Missionnaire dans les campagnes bretonnes connu comme « l’Apôtre de la Bretagne » qui nous a laissé les résolutions de sa jeunesse sur la Charité envers Dieu et le prochain, abrégé de toutes les Vertus.

AVANT LE SAINT SACRIFICE DE LA SAINTE MESSE
Jésus entre dans le Cénacle
Ô Jésus, Vous brûlez du désir de souffrir et de mourir pour nous ! Gravez votre Passion dans mon esprit et dans mon cœur, daignez m’appliquer les Mérites infinis de votre Sacrifice.

LE PRÊTRE MONTANT À L’AUTEL
Jésus institue l’Eucharistie
À 18 heures
Ô Jésus, qui voulez être toujours avec nous, et qui nous laissez votre Corps et votre Âme, recevez mon corps et mon âme ; je Vous immole tout, je v ous sacrifie tout ce que j’ai et tout ce que je suis.

AU CONFITEOR
Jésus lave les pieds à ses Apôtres
À 19 heures
Ô Jésus, je ne suis que cendre, corruption, et péché ; je m’anéantis devant Vous ; je Vous offre un cœur contrit ; lavez-moi, purifiez mon âme.

À L’INTROÏT
Jésus entrant dans le Jardin des Oliviers
À 20 heures
Mon Sauveur, ô que Vous allez souffrir pour m’empêcher de souffrir éternellement ! Je suis prêt à souffrir pour Vous tout ce que Vous voulez que je souffre.

AU KYRIE ELEISON
Jésus triste jusqu’à la mort
À 21 heures
Ô Jésus, ce sont mes péchés qui Vous causent une tristesse mortelle ; faites-moi part de la Contrition que Vous avez de mes péchés, ayez pitié de moi.

AUX ORAISONS
Jésus est trahi par Judas
À 22 heures
Ô mon Sauveur, combien de fois ne vous ai-je pas trahi par mes péchés ? Je viens à Vous pour implorer votre Miséricorde.

À L’ÉPITRE
Jésus lié comme un criminel
À 23 heures
Ô Jésus, liez-moi avec les chaînes de votre Amour, venez en moi, et consentez à être mon captif. Je Vous témoignerai que je Vous aime.

AU MUNDA COR MEUM
Jésus rassasié d’opprobres chez Anne et chez Caïphe
À Minuit
Juge des vivants et des morts, comment paraissez-Vous devant de tels juges, pour être jugé ? Ô Roi de Gloire, que Vous êtes couvert d’ignominie ! Faites que j’apprenne de Vous la Patience et la Douceur.

À L’ÉVANGILE
Jésus paraît devant Pilate
À 1 heure du matin
Ô Jésus, Vous êtes le Saint des Saints, Vous avez les Paroles de la Vie Éternelle, parlez à mon cœur, je Vous obéirai. Comment peut-on connaître ce que Vous êtes, et ne pas Vous adorer et Vous aimer ?

AU CREDO
Jésus méprisé chez Hérode
À 2 heures du matin
Ô Jésus, Vous êtes la Sagesse incréée ; je crois en Vous, parce que Vous êtes la vérité même ; je veux pratiquer votre Sainte Loi. Que ferai-je pour Vous faire honorer ?

LE PRÊTRE DÉCOUVRE LE CALICE
Jésus renvoyé comme un insensé
À 3 heures du matin
Ô Jésus, ce sont ceux qui ne s’attachent pas à Vous qui sont des insensés. Dépouillez-moi de l’esprit du monde ; revêtez-moi de votre Esprit.

À L’OFFERTOIRE
Jésus flagellé dans le Prétoire
À 4 heures du matin
Ô Jésus, quel est Votre crime, pour être traité si inhumainement ? Seigneur, c’est moi qui suis le coupable, ne m’épargnez point, et épargnez votre Fils. Je Vous offre mon sang.

APRÈS L’OFFERTOIRE
Jésus couronné d’épines
À 5 heures du matin
Ô Jésus, par les douleurs aiguës que Vous endurez pour moi, préservez-moi de la couronne de maux que j’ai méritée par mes péchés, et donnez-moi la Couronne de Gloire dont je veux me rendre digne.

AU LAVABO
Pilate lave ses mains
À 6 heures du matin
Ô mon Sauveur, que de péchés le respect humain m’a fait commettre ! Combien de fois, étant très coupable, ai-je voulu paraître innocent ? Oui, j’ai péché, c’est bien ma faute. Pardon.

À L’ORATE, FRATRES
Pilate dit : Voici l’Homme
À 7 heures du matin
Ô Jésus, quoi ! C’est Vous que je vois en cet horrible état. Quoi ! C’est moi qui Vous ai traité ainsi par mes péchés ! Que ne puis-je mourir de douleur de Vous avoir offensé !

À LA PRÉFACE
Jésus condamné à mort
À 8 heures du matin
Ô Jésus, auteur de la vie, qui êtes la vie même, c’est pour moi que Vous consentez d’être condamné à la mort. Ne me condamnez pas à la mort éternelle que j’ai méritée si souvent.

AU SANCTUS
Jésus chargé de sa Croix
À 9 heures du matin
Ô Jésus, une Croix, voilà votre partage. Vous succombez sous son poids accablant ; ce sont mes péchés qui rendent votre Croix si pesante. Je veux porter ma croix à Votre suite, fortifiez-moi.

AU MEMENTO DES VIVANTS
Jésus arrivé au Calvaire
À 10 heures du matin
Ô mon Jésus, Vous allez Vous offrir en Sacrifice pour moi et pour tous. Souvenez-Vous de moi et de tous. Je Vous prie pour l’Église et pour la France, pour mes parents, mes amis, mes bienfaiteurs et mes ennemis, pour ceux qui sont dans l’affliction, pour les Justes et les pécheurs.

AVANT LA CONSÉCRATION
Jésus cloué à la Croix
À 11 heures du matin
Ô mon Sauveur, quel lit de douleur qu’une Croix ! Les Juifs qui Vous crucifient ne Vous crucifieraient pas s’ils Vous reconnaissaient pour le Roi de Gloire. Comment ai-je pu Vous crucifier par mes péchés, moi qui Vous reconnais pour mon Dieu ?

À L’ÉLÉVATION
Jésus élevé en Croix
À Midi
Le Fils de Dieu sur une Croix ! … Ô Jésus, je Vous adore et je Vous aime ; attirez-moi à Vous. Sang Précieux de mon Sauveur, purifiez-moi, sanctifiez-moi. Plaies Sacrées, je Vous révère. Cœur de Jésus expirant par Amour pour nous, ayez pitié de nous.

AU MEMENTO POUR LES MORTS
Jésus prie pour nous
À 13 heures
Ô Jésus, priez pour moi. Vous convertîtes un larron qui était crucifié à Vos côtés ; ayez pitié de moi, convertissez-moi, convertissez tous les pécheurs ; délivrez les âmes des Justes qui souffrent dans le lieu d’expiation. Je Vous prie en particulier pour …………

AU PATER
Sept Paroles de Jésus en Croix
À 14 heures
Ô mon Jésus, dites à votre Père, en parlant de moi pardonnez-lui. Dites à votre Mère : voilà Votre fils. Dites à mon âme : vous serez avec moi en Paradis. Ô Jésus, j’ai une soif ardente de Vous ; tout est consommé du côté de votre Amour ; que tout soit consommé du côté de mon ingratitude. Je remets pour toujours mon âme entre Vos mains.

À LA DIVISION DE L’HOSTIE
Jésus meurt
À 15 heures
Il meurt pour ma Rédemption, pour l’expiation de mes péchés et pour mon Salut. Ô Jésus, qui êtes mort pour moi, faites que je meure au péché et à moi-même, afin que ma mort soit Sainte, et que je ne meure pas de la mort éternelle.

À L’AGNUS DEI
Le Côté de Jésus est percé d’une lance
À 16 heures
Ô Jésus, permettez-moi d’entrer, par votre Côté ouvert, dans votre Sacré Cœur. C’est le Lieu que je choisis pour ma demeure ; où peut-on être mieux ? Ô Cœur de mon Jésus, tout brûlant d’Amour, embrasez-moi du feu du Divin Amour.

À LA SAINTE COMMUNION
Jésus est enseveli dans le Sépulcre
À 17 heures
Ô Jésus, faites qu’on puisse dire de moi, avec vérité vous êtes mort, et votre vie est cachée avec Jésus-Christ en Dieu. Ne permettez pas qu’il y ait quelque chose dans le monde qui soit capable de me séparer de votre Charité. Venez en moi ; habitez en moi ; possédez-moi ; agissez en moi, que ce soit Vous qui viviez en moi.

APRÈS LA SAINTE COMMUNION
Occupez-vous avec amour de Jésus, Ressuscitant pour votre justification, montant au Ciel pour vous y préparer une place, et vous envoyant du Ciel son Saint-Esprit.
Dites-Lui :
Ô Jésus Ressuscité, rendez-moi une nouvelle créature. Donnez-moi un esprit et un cœur nouveau. Je désire penser comme Vous, être animé de Vos sentiments.
Ô Jésus montant au Ciel, souvenez-Vous de moi, attirez-moi à Vous, ne cessez point d’intercéder en ma faveur auprès de votre Père. Je veux habiter dans le Ciel par l’ardeur de mes désirs ; je veux m’en rendre digne par toutes mes actions.
Ô Jésus, donnez-moi l’Esprit-Saint que Vous nous avez promis. Que cet Esprit de Vérité m’éclaire. Que cet Esprit de Charité m’embrase. Que cet Esprit de Sainteté me sanctifie. Je ne veux plus agir que par Son mouvement.

Ainsi soit-il.

Prière pour compatir aux Souffrances du Christ pour la Passion

Voici la Prière pour compatir aux Souffrances de Notre Seigneur Jésus-Christ au Jardin des Oliviers et pour désirer Le suivre et L’imiter dans tous ses Mystères Douloureux avec les sentiments d’un véritable Amour « C’est pour toi, ô mon âme, que ton Sauveur se livre à la tristesse pour te mériter une Joie Éternelle ! » du Révérend Père Gaetano-Maria da Bergamo (1672-1753) né Marco Migliorini, Religieux italien de l’Ordre des Frères Mineurs à Bergame qui fut un brillant Prédicateur jusqu’à ce qu’il tombe gravement malade et que ses Supérieurs lui interdisent de Prêcher. Fra Gaetano-Maria va alors se mettre à écrire…

« Considère, ô mon âme, ton Seigneur faible, pâle et tremblant dans le Jardin des Oliviers : la tristesse qui L’accable, les peines de tout genre dont Il est assailli, rendent Ses démarches incertaines ; tantôt Il se jette la face contre terre, tantôt Il élève ses bras vers le Ciel, et tantôt Il se met à marcher quelque temps au milieu des ténèbres de la nuit ; une lassitude mortelle Le fait soupirer et gémir ; un resserrement de poitrine causé par l’inquiétude, Lui ôte la respiration ; en vain s’efforce-t-Il d’exhaler l’amertume de Sa douleur, resserrée, concentrée, elle reflue sur son Cœur pour L’opprimer davantage. Ainsi s’accomplit cette Prophétie, que l’Âme du Sauveur serait plongée dans une mer profonde, qu’Elle serait agitée et submergée par le flux et le reflux de Ses passions, comme par une violente tempête ; qu’Elle serait inondée de tous les maux. C’est pour toi, ô mon âme, que ton Sauveur se livre à la tristesse pour te mériter une Joie Éternelle ! Il ne s’afflige que pour te consoler ! Où est la compassion que tu Lui dois et qu’Il mérite pour un Amour si passionné ? Considère attentivement Sa douleur profonde, elle est peinte sur les traits de Son visage et dans tous les mouvements de Son corps. Ah, mon doux Sauveur, qu’est-ce donc que je vois ? Vous qui êtes le Souverain Seigneur, le Roi de Gloire, le Dieu Tout-Puissant, soumettre ainsi votre Âme Glorieuse à la crainte, à la tristesse, à l’ennui ! Vous craignez, Vous tremblez, Vous qui peu auparavant encouragiez vos Apôtres Vous êtes triste, Vous qui êtes la Joie des Esprits Bienheureux ! Vous éprouvez un ennui mortel, Vous qui avez désiré ce moment avec tant d’ardeur ! Ah, je sais qui Vous êtes ! Vous êtes mon Sauveur et mon Dieu, et c’est uniquement votre Amour, un Amour incomparable qui Vous assujettit librement à des peines si sensibles ; mais n’est-ce pas déjà trop, que de prévoir ce que Vous devez souffrir dans Votre corps sans Vous tourmenter Vous-même par anticipation, et accabler votre Sainte Âme de tant de rigueurs ! Ô Bonté ! Ô Charité ! Dès qu’il s’agit de souffrir pour moi, rien ne Vous paraît excessif ; Vous voulez m’apprendre combien Vous m’aimez, afin d’exciter en moi les sentiments de l’amour le plus généreux et de la plus tendre compassion ; mais comment compatir dignement à Vos peines intérieures, si je ne puis les comprendre ? Dissipez les ténèbres de mon entendement, faites briller à mon esprit votre Divine Lumière, fortifiez mes désirs ; je n’en ai pas d’autres que de Vous suivre et de Vous imiter dans tous vos Mystères Douloureux avec les sentiments d’un véritable Amour. Je m’étudierai à faire servir mes passions à mon Salut, je ne saurais en faire un meilleur usage ; Jésus-Christ n’employant les Siennes qu’à souffrir pour moi, il est bien juste de mortifier les miennes pour l’Amour de Lui ».

Ainsi soit-il.

Prière de Compassion aux Douleurs de Marie pour la Passion

Voici la Prière de Compassion aux Douleurs que Jésus et Marie ont endurés pour moi dans sa Passion « Ô Marie, pourrais-je contempler Votre douceur et Vos vertus sans m’intéresser à Vos peines ? » du Révérend Père Gaetano-Maria da Bergamo (1672-1753) né Marco Migliorini, Religieux italien de l’Ordre des Frères Mineurs à Bergame qui fut un brillant Prédicateur jusqu’à ce qu’il tombe gravement malade et que ses Supérieurs lui interdisent de Prêcher. Fra Gaetano-Maria va alors se mettre à écrire…

« Ô vrai Lys de Pureté et de Charité, je Vous vois parmi les épines ! C’est votre Fils que Vous perdez, un Fils unique, un Fils innocent ; Vous Le perdez à la fleur de l’âge, ce Fils, ce vrai Dieu, en qui Vous avez mis votre Trésor et votre Amour. Ô Mère souverainement affligée, épouse inconsolable, pourrais-je contempler Votre douceur, Vos vertus, sans m’intéresser à Vos peines ? Qui donnera à mes yeux des ruisseaux de larmes pour pleurer amèrement sur un objet si digne de ma compassion ? Ah que ne puis-je graver Votre douleur si profondément dans mon cœur, qu’il la ressente aussi vivement que Vous l’avez ressentie Vous-même ! Mais pour qui Jésus abandonne-t’Il sa Sainte Mère ? Il L’a abandonné à toute l’amertume de Sa douleur pour l’amour de moi ; Il va me chercher et ne désire rien tant que de pouvoir trouver Sa brebis égarée : ô quel Amour ! Et que fais-je pour y répondre ? Hélas je Le fuis lorsqu’Il me cherche, et je L’abandonne quand Il m’a trouvé, je L’abandonne pour ne suivre que mes penchants déréglés ; incapable de renoncer pour son Amour à cet esprit du monde, à ces disputes de vanité, je ne saurais me priver de la moindre satisfaction : ô méchanceté, ô ingratitude ! Mais ô mon divin Sauveur, vrai Pasteur de nos âmes, Pasteur plein de Douceur et de Charité, je m’humilie devant Vous, et me repens de ma malice insensée : que ne suis-je pénétré de la plus vive douleur, d’avoir eu si peu d’amour pour Vous, que de Vous abandonner pour une misérable créature : ah je confesse avoir fait un très grand mal ! Et que pouvais-je faire de plus malheureux pour moi, que d’abandonner mon souverain Bien ? Ô doux Jésus, je Vous en demande très humblement pardon ; ayez pitié de moi, faites-moi Miséricorde, je Vous la demande par cette douleur inconcevable que Vous ressentîtes en quittant votre Sainte Mère, et par celle qu’Elle ressentit Elle-même, lorsque Vous L’abandonnâtes pour courir avec tant d’ardeur et de fatigue après mes égarements. Hélas, j’ai encore eu le malheur de me perdre, ô Pasteur charitable, cherchez moi, retrouvez-moi, je ne Vous fuirai plus, je ne Vous abandonnerai jamais. Je penserai souvent aux douleurs que Jésus et Marie ont endurés pour moi, et par un juste retour de reconnaissance et d’amour, je me soumettrai avec plaisir non seulement aux mortifications inévitables ; je m’en imposerai quelquefois de volontaires ».

Ainsi soit-il.

Prière pour ne pas trahir Jésus comme Judas pour la Passion

Voici la Prière pour ne pas trahir Notre-Seigneur Jésus-Christ comme Judas l’Iscariote « Ô mon Jésus, n’ai-je pas lieu de craindre que Vous ne trouviez en moi quelque ressemblance au portrait si odieux de Judas ? » du Révérend Père Gaetano-Maria da Bergamo (1672-1753) né Marco Migliorini, Religieux italien de l’Ordre des Frères Mineurs à Bergame qui fut un brillant Prédicateur jusqu’à ce qu’il tombe gravement malade et que ses Supérieurs lui interdisent de Prêcher. Fra Gaetano-Maria va alors se mettre à écrire…

« Ô mon Jésus, n’ai-je pas lieu de craindre que Vous ne trouviez en moi quelque ressemblance au portrait si odieux de Judas ; comme lui je Vous appelle mon Maître ; mais reconnaissez-Vous bien en moi un disciple fidèle et soumis à Vos Divins Préceptes ? Je fais plus, j’ose Vous appeler mon Père ; ai-je bien les qualités d’un vrai fils ? Tous ces Titres que je Vous donne ne seraient-ils point une affectation de ma part, une dissimulation hypocrite ? Ma langue est-elle toujours d’accord avec mon cœur ? Combien de fois, ô Bonté infiniment Miséricordieuse, avez-Vous entrepris de me retirer des occasions de périr ; combien de fois, dans des moments de tentation, lorsque mes funestes penchants me portaient au crime, et que je me disposais à Vous offenser, combien de fois m’avez-Vous appelé par mon nom ! Votre Voix remplissait mon cœur de Vos divins attraits ; Elle me disait intérieurement comme à Judas : Est-ce donc ainsi que tu veux me trahir ? Mais j’étais ingrat, obstiné, endurci ; et je faisais mille efforts pour étouffer cette Voix pleine de douceur et d’amour. Ô Jésus, ma Rédemption, je mérite bien que Vous soyez sourd à ma prière, que Vous ne m’écoutiez plus quand je Vous invoque dans ma misère ; mais votre Miséricorde est infinie, loin de désespérer, je Vous appelle de toute la voix de mon cœur, priant de le vider de toute sa malice, pour le remplir de votre Grâce : faites-moi entendre votre Voix, qu’Elle amollisse tellement ma dureté, que je ne trahisse plus Votre Divin Amour. Je déplorerai mon ingratitude qui m’a rendu si souvent insensible aux divines inspirations ; et si je me trouve jamais dans l’occasion de pécher, je croirai entendre Jésus-Christ m’adresser comme à Judas ces mêmes Paroles : Est-ce donc ainsi que tu veux me trahir ? »

Ainsi soit-il.

Prière à Jésus-Christ qui expire sur la Croix pour la Passion

Voici la Prière à Notre Seigneur Jésus-Christ qui expire sur la Croix pour notre Salut « Seigneur Jésus, voyez Votre pauvre enfant au pied de votre Croix où Vous expirer pour l’Amour de moi » composée par Monsieur l’Abbé Désiré-Hippolyte Pinart (1806-1854), ordonné Prêtre en 1831 dans le diocèse de Beauvais, Vicaire à Saint-Étienne de Beauvais en 1839 puis Chanoine honoraire en 1851, et auteur du Livre « Les Flammes de l’Amour de Jésus » d’où est extraite cette Prière sur la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

« Mon âme, approche de la Croix ; regarde ton Jésus et ton Dieu Il vient d’expirer pour l’Amour de toi ! Recueille-toi donc et médite, recueille-toi et pleure. Seigneur Jésus, après que je Vous ai vu expirer sur la Croix pour l’Amour de moi, il me semble que je puis espérer de Vous toutes les Grâces nécessaires à mon Salut ; il me semble que je puis fouler aux pieds ces craintes de damnation éternelle que le démon me met quelquefois dans l’esprit. Ô Jésus, qu’il est terrible de penser qu’un Jour je pourrais être à jamais séparé de Vous ! Qu’il est affreux le sort d’un pauvre pécheur qui Vous a offensé, et qui ignore si Vous lui avez fait Miséricorde ! Il voit l’Enfer entr’ouvert devant lui, et il ne sait s’il doit espérer en votre Bonté ou craindre votre Justice. Ô Bon Jésus, vous connaissez le fond de mon cœur, Vous savez combien je Vous aime, et combien je désire ardemment d’aller Vous voir dans le Ciel ; comment se fait-il donc que je craigne la mort, et que je redoute votre Jugement? Seigneur Jésus, voyez Votre pauvre enfant au pied de votre Croix ; jetez sur moi un regard de bonté, et Bénissez-moi. Je Vous fais le sacrifice de ma vie, et je suis prêt à mourir aussitôt qu’il plaira à Votre Sainte Volonté. Si Vous voulez me laisser la vie encore quelque temps, soyez-en Béni ; seulement faites-moi la Grâce de l’employer à Vous aimer et à Vous plaire. Si Vous voulez que je meure bientôt, soyez pareillement Béni. Je me soumets à la mort, parce que Votre volonté est que je meure. Je veux mourir, afin que par les angoisses et les douleurs de ma mort, je satisfasse à votre Justice Divine pour tous les péchés par lesquels j’ai mérité l’Enfer. Je veux mourir, afin de cesser de Vous offenser et de Vous déplaire dans cette vie. Je veux mourir, afin de Vous prouver ma reconnaissance pour tous les Bienfaits et toutes les Bontés dont Vous m’avez comblé malgré mon indignité. Je veux mourir, pour Vous prouver que j’aime plus Votre volonté que la mienne. Je veux surtout mourir pour aller dans le Ciel Vous aimer éternellement et de toutes mes forces ; car j’espère aller dans ce Séjour du Bonheur où je serai certain de ne jamais cesser de Vous aimer pendant toute l’Éternité. Je Vous en supplie, ô mon Sauveur, mon Amour et mon unique Bien ; je Vous en supplie par Vos plaies sacrées, par les douleurs de Votre mort, faites-moi mourir dans votre Grâce et dans votre Amour. Vous m’avez acheté au prix de Votre sang, ne permettez pas que je me perde, très-doux Jésus, ne permettez pas que je sois séparé de Vous. Lorsque mon âme sortira de mon corps, daignez la recevoir Vous-même des mains de Marie votre Mère et la Mienne, et daignez-lui faire un accueil plein de Bonté, et lui dire : Mon enfant, tous tes péchés sont pardonnés et oubliés ; viens avec moi dans mon Paradis où je t’aimerai, où tu m’aimeras pendant toute l’Éternité. Mon bien-aimé Rédempteur, ô Vous qui avez voulu mourir pour moi, et qui, malgré mes péchés, me recevez encore dans votre Grâce, je m’attache à votre Croix, et j’embrasse Vos pieds percés de clous. Ah ! De Grâce, au Nom de l’Amour que Vous m’avez témoigné, unissez-moi tellement à Vous, que rien ne puisse plus m’éloigner de Vous. Faites que dorénavant je m’entretienne continuellement avec Vous ; faites que toutes mes pensées soient pour Vous ; faites, en un mot, que je reporte vers Vous toutes les affections de mon cœur, et qu’en toutes choses je ne cherche que Vous. Oh ! Accordez-moi la Grâce de vivre toujours dans la douleur de Vous avoir tant offensé ; accordez-moi la Grâce d’être toujours embrasé d’amour pour Vous, qui avez donné Votre vie pour l’Amour de moi. Ô Jésus, je Vous aime ; je Vous aime, ô Vous qui m’aimez infiniment, je Vous aime, je Vous aime. Marie, priez Jésus pour moi, et obtenez-moi de mourir dans Sa Sainte Grâce ».

Ainsi soit-il.

Prière sur la Sainte Agonie de Notre Seigneur Jésus-Christ pour la Passion

Voici la Prière sur la Sainte Agonie de Notre Seigneur Jésus-Christ au Jardin du Mont des Olives « Ô Seigneur, qui suis-je pour que Vous me rachetiez au prix de tant de Souffrances ? » du Révérend Père Louis-Pierre-Édouard Debussi (1788-1822), Prêtre Jésuite attaché au Petit Séminaire de Saint-Acheul près d’Amiens mort à l’âge de 33 ans et auteur des « Nouvelles Visites au Saint-Sacrement ou Effusions de cœur à Jésus Christ et à la Sainte Vierge » d’où est extraite cette prière.

« Pater, si possibile est, transeat à me calix iste ; verumtamen non sicut ego volo, sed sicut tu : Mon Père, s’il est possible que ce Calice s’éloigne de moi, cependant qu’il n’en soit pas comme je veux, mais comme Vous voulez. Approche, ô mon âme, et contemple ce grand Spectacle ! Au milieu du silence et de l’obscurité de la nuit, dans ce jardin solitaire, la grande Affaire de ton Salut se traite entre le Père Céleste et son Fils. Un Calice d’amertume est présenté à Jésus, tout rempli des péchés du monde et en particulier des tiens, ainsi que des Souffrances inouïes qui doivent les expier. Il faut que ton Dieu épuise ce Calice jusqu’à la lie, pour que tu sois Sauvée. Ô Seigneur, qui suis-je pour que Vous me rachetiez au prix de tant de Souffrances ? Mais, d’un autre côté, si Vous ne souffrez, je suis à jamais perdu. Je tremble, ô Divin Jésus, quand je Vous entends demander à Votre Père l’éloignement de ce Calice. Je sais, mon Dieu, qu’il est affreux à la nature, je sais que c’est moi qui ai composé cet horrible breuvage, et qu’il devrait, selon toute justice, m’être réservé pour une malheureuse éternité. Seigneur, je n’ose pas achever ma prière et Vous demander qu’un Dieu s’immole pour Sa créature pécheresse, rebelle et ingrate. Mais ce que je n’ose pas Vous demander, votre Amour Vous l’a dit pour moi ; j’ai entendu Vos divines Paroles. Vous sacrifiez Votre volonté ; Vous acceptez ce Calice, et l’Amour triomphant de tous les obstacles, Vous Vous immolez tout entier pour moi. Eh ! Divin Sauveur, n’est-il pas bien juste que je me donne tout à Vous ? Vous n’êtes pas encore au pied de la Croix, ô Reine des Martyrs, mais dès l’entrée de la carrière, ma foi Vous aperçoit toujours accompagnant Jésus par la Passion intérieure dont votre Cœur est le douloureux théâtre. Je Vous vois en ce moment prosternée devant le Père Éternel, Vous unissant à la prière de Votre Fils, et Vous résignant avec Lui. Ô Marie, obtenez moi la Grâce de recourir à mon Dieu, par l’oraison, dans toutes les peines de ma vie, et de Lui dire, avec les sentiments de Votre résignation : Mon Père, s’il n’est pas possible que ce calice s’éloigne de moi, que Votre Volonté se fasse, et non pas la mienne ».

Ainsi soit-il.

« C’est sur la résurrection du Christ qu’est établie notre foi. Les païens, les impies et les juifs croient bien la Passion du Sauveur, mais les chrétiens seuls croient sa résurrection. Le Christ est source de Vie. C’est vers nous que s’est dirigée cette source, c’est pour nous qu’elle est morte. »
au jour du baptême, cette source a jailli en nous :
 » où est maintenant la mort ? Cherche dans le Christ, elle n’y est pas ; elle y a été, mais elle est morte en Lui. Ô Vie suprême, vous êtes la mort de la mort. Courage, mes frères, en nous aussi la mort mourra. Ce qui s’est fait d’abord dans le Chef se fera aussi dans les membres ; en nous aussi la mort mourra.

Saint Augustin (354-430)
(Sermon pour la semaine de Pâques)

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