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L’Iran n’a jamais eu la bombe atomique – pourquoi Israël insiste-t-il sur le fait qu’il représente une menace immédiate?

Cela reste un moment classique dans l’histoire des Nations unies. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a utilisé le cadre digne d’un discours devant l’Assemblée générale à l’automne 2012 pour peindre sur le mur le spectre d’une bombe atomique iranienne. Il a montré une caricature de bombe iranienne avec une mèche allumée à son extrémité et a demandé : “Combien d’uranium enrichi y a-t-il en Iran ? Combien d’uranium enrichi faut-il pour fabriquer une bombe ?”. Et à quelle distance de l’Iran se trouve-t-il de l’obtenir ?” Il a qualifié son dessin approximatif de “diagramme”.

Les huées ont fusé immédiatement. Ce soir-là, Jon Stewart du Daily Show brandit une copie du dessin israélien et dit : “Bibi, Bubbe, et la bombe atomique de Wile E. Coyote ?”

Il n’y avait aucune preuve concluante que l’Iran avait fait des efforts pour construire la bombe avant ou après l’invasion américaine de l’Irak en 2003. (Une affirmation similaire non prouvée selon laquelle l’Irak disposait d’un arsenal non déclaré d’armes nucléaires et chimiques a été utilisée par les administrations de George W. Bush et de Dick Cheney pour justifier l’invasion après les attentats du 11 septembre 2001).

Comme en 2012, rien ne prouve que l’Iran, qui exploite sa seule centrale nucléaire à l’uranium faiblement enrichi, soit en mesure de produire les quantités d’uranium hautement enrichi nécessaires à la fabrication d’une bombe. Rien n’indique non plus qu’il existe une installation sûre capable de produire, à partir d’uranium enrichi, un noyau atomique solide capable d’amorcer une bombe. Les services secrets américains ont cherché pendant des années, sans succès, des indices d’une installation de production souterraine avec des trous d’air qui pourraient remonter à la surface à plusieurs kilomètres de distance – sur les plus de 600.000 kilomètres carrés de l’Iran. Les trous d’air sont recherchés depuis des décennies.

Des équipes de la CIA et des forces spéciales avaient largué des capteurs déguisés en pierres pour mesurer le poids des véhicules qui circulaient sur des routes menant à des complexes montagneux en Iran. Cela indiquerait de possibles activités d’armement secrètes à l’intérieur du pays. Les panneaux routiers situés à proximité d’universités soupçonnées de mener des recherches nucléaires ont été retirés dans les zones densément peuplées de Téhéran et remplacés par des panneaux identiques munis de détecteurs de radiations. Les courageux agents américains ont provoqué des perturbations du trafic tard dans la nuit dans le centre de Téhéran, afin de distraire les passants et de permettre aux techniciens américains de remplacer rapidement une brique dans un bâtiment de recherche nucléaire présumé par une réplique parfaite capable de mesurer les radiations nucléaires comme un compteur Geiger. Aucun signe d’émission nucléaire n’a été trouvé.

Tout cela n’a pas changé l’opinion des dirigeants israéliens selon laquelle l’Iran, sous son gouvernement islamique révolutionnaire, était une puissance nucléaire. Si l’Iran ne représente pas une menace nucléaire, les Israéliens n’ont aucune raison de menacer d’une action militaire immédiate.

Netanyahu a réagi à la pression croissante exercée par l’administration Biden. Le 1er avril, des avions israéliens ont attaqué une annexe de l’ambassade iranienne dans la capitale syrienne Damas, tuant 16 personnes, dont un commandant du corps des gardiens de la révolution iranienne, également connu sous le nom de forces Qods.

Le bombardement israélien en Syrie a constitué une escalade étonnante d’une guerre de bas niveau qui dure depuis des décennies entre Damas, Téhéran et Tel-Aviv. Il a immédiatement déclenché en Israël et ailleurs des spéculations selon lesquelles Netanyahu serait prêt à risquer une guerre avec l’Iran pour rester au pouvoir. L’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien âgé de 84 ans et au pouvoir depuis 1989, a immédiatement juré de réagir, comme il l’avait déjà fait par le passé. “Israël se repentira de ses crimes”, a-t-il déclaré. L’Iran a clairement fait savoir à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas d’une guerre totale avec Israël et qu’il comptait sur ses alliés dans la région pour réagir. La Syrie n’a pas encore réagi aux attentats du 1er avril.

Nasrallah, qui avait mené le Hezbollah à une guerre avec Israël en 2006, que beaucoup considéraient comme une impasse, a déclaré à ses partisans le 5 avril 2023 après les meurtres en Syrie : “Soyez assurés que la réponse iranienne à l’attaque du consulat sera inévitable”. Une menace similaire a été proférée le lendemain par le major-général Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes. Selon Bagheri, cité par Al Mayadeen à Beyrouth, “Israël se repentira de ses actes et nous déterminerons la méthode de représailles”.
Il n’y a eu aucun signe de réaction immédiate. Toutefois, dans les jours qui ont suivi, le gouvernement israélien a convoqué des réservistes et stoppé tous les congés des soldats de Tsahal servant dans des unités de combat à Gaza.

Netanyahu est de plus en plus critiqué en Israël pour l’apparente lenteur de la guerre contre le Hamas – au début, une victoire bien plus rapide était publiquement promise – et pour son échec à libérer les otages israéliens. On ne sait pas combien d’otages ont survécu en captivité depuis le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël. L’enquête complète promise par Netanyahu sur la lenteur de la réaction des forces de défense israéliennes n’a pas encore été menée et ne le sera peut-être jamais.

Que va-t-il se passer maintenant, compte tenu de la détermination évidente de Netanyahu à rester au pouvoir en étendant la guerre d’Israël dans la bande de Gaza, qui est loin d’être terminée, à la Cisjordanie et en affaiblissant davantage l’Autorité palestinienne ?

Les Israéliens n’auraient jamais établi de calendrier pour la guerre, même si le peuple soutiendrait la guerre à 100 %.

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