La face cachée de Bilongo : “Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique.”

Les liaisons dangereuses de Bilongo

Érigé en martyr de l’antiracisme par l’extrême gauche, nouveau héros de la Nupes, le député insoumis se montre plus discret sur son passé professionnel et ses liens avec des individus accusés de blanchiment d’argent et d’aide au terrorisme.

Enquête.

Il y a quelques jours encore, il était inconnu. Mais depuis son altercation dans l’Hémicycle avec son collègue du Rassemblement national Grégoire de Fournas, le voilà désormais érigé en martyr de l’antiracisme par l’extrême gauche. Carlos Martens Bilongo est « la France de demain », proclame Jean-Luc Mélenchon, tandis que Libération dresse un portrait élogieux du député insoumis, issu d’un quartier défavorisé, engagé auprès des jeunes et qui se présente en simple professeur d’éco-gestion. « C’est un jeune homme intelligent, malin, opportuniste », résume son ancien adversaire du second tour de l’élection législative, François Pupponi.

À 31 ans, l’élu du Val-d’Oise parachève une carrière sinueuse. Ayant grandi à Villiers-le-Bel, il a été tour à tour coach sportif, chef d’entreprise dans l’immobilier et propriétaire de deux auto-écoles. Sur son CV, figure également un passage au sein du groupe Az Metal, installé à Gonesse et spécialisé dans la location d’échafaudages et d’équipements de bureau, où le futur député a travaillé comme conducteur de travaux de 2012 à 2018. Le dirigeant de la société s’appelle Abdulkadir Erkan, devenu David Erkan depuis sa naturalisation, un Turc d’origine kurde au passé judiciaire chargé et très proche du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation politique terroriste par l’Union européenne.​

Surnommé “Le prince de Gonesse” par des habitants pour sa réussite professionnelle insolente, le sulfureux homme d’affaires est un compagnon de route de Carlos Martens Bilongo.

Selon nos informations, son casier judiciaire mentionne plusieurs dizaines de condamnations depuis 2001 :

détention frauduleuse de faux documents, exécutions d’un travail dissimulé, escroquerie, outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique… En 2016, David Erkan était même condamné à un an d’emprisonnement, dont six mois avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve de deux ans pour extorsion par violence, menace ou contrainte de signature.

​Blanchiment d’argent et réseau criminel

Trois ans plus tard, le 16 avril 2019, David Erkan est à nouveau placé en garde à vue, cette fois-ci pour des faits de blanchiment d’argent, commis entre le 1er janvier 2014 et le 31 octobre 2015. Selon un rapport du procès-verbal d’audience, que Valeurs actuelles s’est procuré, Erkan est accusé d’une quinzaine d’infractions, via trois de ses sociétés dont Az Metal, dont des faits de blanchiment aggravé, d’exécution en bande organisée d’un travail dissimulé et d’usage de faux en écriture.

Le contrôle fiscal et l’enquête de police détaillent des virements bancaires d’un montant de 537 060 euros d’Az Metal vers Cristian, une société à responsabilité limitée qui, selon les investigations, « était en réalité une société fictive ayant pour seule véritable activité le blanchiment d’argent […]. Cette structure manifestement hiérarchisée constituait le noyau d’un important réseau de blanchiment ; ce réseau criminel contrôlant la société Cristian disposait notamment de grandes quantités d’espèces d’origines illicites remises à un ensemble de sociétés franciliennes du secteur du BTP pour la constitution de trésoreries occultes ».

Les fonds reçus par la société Cristian étaient ensuite transférés, via des achats fictifs, vers des comptes “rebonds” en Europe (Pologne, Allemagne, Belgique), puis, dans un second temps, étaient virés sur des comptes bancaires turcs ouverts au nom de Baki Erkan, le père. Une fois sur place, les fonds étaient définitivement blanchis et remis à la disposition du réseau criminel.

Toute la chaîne tombe. L’homme d’affaires reconnaît lui-même les faits lors d’une audition devant les gendarmes de Pontoise, le 17 avril 2019. En vingt-deux mois, Cristian a enregistré des flux créditeurs de plus de 3,8 millions d’euros, d’après une note d’information du tribunal judiciaire. Kémal Ctiti, gérant de cette société réceptrice des virements et mis en examen, a été placé en détention provisoire pour terrorisme et financement d’entreprise terroriste dans cette affaire. Mis en cause pour “participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de dix ans d’emprisonnement” selon le risque encouru, Ctiti a été incarcéré au centre de détention de Neuvic en juillet 2019.

​Une relation proche et durable malgré un casier chargé

En outre, « Erkan complétait des salaires d’employés d’Az Metal par des chèques qui provenaient du réseau », affirme un proche du dossier.​ En témoigne le cas de Servet Erkan, petit frère de David Erkan, lui aussi mis en examen, en avril 2019, pour avoir encaissé deux chèques, 15 000 et 9 840 euros, tirés du compte bancaire de la société Cristian. « Les policiers de Gonesse avaient établi en avril 2015 que Servet Erkan travaillait dans le groupe AZ Metal », précise un arrêt de la chambre de l’instruction. Carlos Martens Bilongo était-il au courant des pratiques de son patron et des liens d’Az Metal avec une entreprise impliquée dans de l’aide au terrorisme ? En a-t-il profité ? Contacté, le parlementaire insoumis n’a pas répondu.

Une chose est sûre, après avoir quitté Az Metal, en 2018, le futur député n’a pas coupé les ponts avec son ex-employeur. Carlos Bilongo accomplit plusieurs missions humanitaires auprès de l’association Alternatif, créée la même année et dirigée par Ruken Kararkurt, la femme de David Erkan. En juin dernier, le candidat de la Nupes a même posé tout sourire avec l’homme d’affaires, au cours de la campagne législative, comme le montrera une photo publiée au soir de sa victoire sur Facebook, où les deux hommes sont “amis”. À cette époque, le dirigeant d’Az Metal est sous contrôle judiciaire et dans l’attente de son audience devant le tribunal correctionnel dans son affaire de blanchiment. Le patron est craint, des proches se sont écartés de lui, pas Bilongo.

Question sous-jacente : a-t-il soutenu financièrement le candidat pendant la campagne ? C’est la thèse de plusieurs de nos sources judiciaires dans ce dossier, certaines évoquant à tout le moins une réelle “opacité”. Interrogé sur ce point précis, le député n’a pas non plus répondu. D’après nos informations, le quartier général de la campagne a été installé dans un local appartenant à l’agence immobilière Les Voiles Parisiens, une entreprise appartenant à la société SCI LVP Groslay, présidée par Kucuk Buyrukcan, un Kurde lui aussi proche du PKK et de David Erkan.

Un élu lié aux réseaux musulmans

C’est dans ce même local que Bilongo fêtait son élection, le 19 juin 2022, avec 61,72 % des voix. Depuis, le jeune député d’origine congolaise est resté discret dans l’hémicycle ces six derniers mois, jusqu’à l’affaire Fournas. À cette occasion, d’autres informations ressurgies sur Internet ont jeté davantage le trouble sur son passé politique, aux confins du clientélisme. Pourtant chrétien évangélique, l’élu est réputé proche de la communauté musulmane du Val-d’Oise. Dans une vidéo filmée cet été, Bilongo souhaitait ainsi une bonne retraite à son malheureux rival François Pupponi, au côté d’un certain Nabil Koskossi, organisateur d’une manifestation pro-palestinienne qui a viré à l’émeute antisémite à Sarcelles, en juillet 2014.

Dans la foulée, une photo révélait la présence au local de campagne, au soir de la victoire au second tour de l’élection législative, de Cetin Ali Cumur, le responsable local du Millî Görüş, la puissante et influente confédération islamique pro-Erdogan – et hostile au PKK -, que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié « d’ennemie de la République ». Enfin, au cours de son mandat à l’Assemblée, Bilongo s’est rendu, le 10 juillet, à l’occasion de la fête de l’Aïd, à la mosquée de Villiers-le-Bel, qui l’a soutenu au cours de la campagne et dont l’ancien imam a été condamné, en novembre 2020, à dix-huit mois de prison pour apologie du terrorisme, selon Europe 1.

La veille, le député avait prononcé un discours devant 15 000 musulmans réunis pour une prière en plein air à Sarcelles. Chaque fois, l’écharpe tricolore sur l’épaule. « La communauté juive et la communauté arménienne ne veulent plus le voir, résume un élu du Val-d’Oise. Il a largement été soutenu par l’islam radical, des mosquées ont appelé à voter pour lui et des réseaux musulmans de la circonscription se sont affichés à ses côtés lors de réunions publiques. » Un collaborateur parlementaire de La France insoumise se désole aussi de cet encombrant et sulfureux passé : « Heureusement, pour le RN, c’est tombé sur de Fournas. Malheureusement, pour nous, c’est tombé sur Bilongo. »

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3 Commentaires

  • Tant que les médias sont aux ordres des globalistes khazars illuminatis…….ils le feront passer pour un saint.

  • Merci de cette info!! Le balai du rabbin Touitou fonctionne, mais de loin pas autant qu’il le croyait!! Erdogan est allié de VP!! Alexis Cossette l’a rappelé hier, vidéo sur Table ronde blog. Salutations à tous!!

  • Bernard,
    je doute qu’Erdogan soit allié de Poutine. A preuve l’envoi d’armements, munitions et troupes en Ukraine, les opérations réalisées en Syrie à l’encontre de la politique de Poutine, les restrictions apportées à la circulation des navires russes dans le Bosphore, le copinage avec l’OTAN, etc, etc …

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