Frédéric Oueda, PDG de la Société Générale : “sur les marchés, il y a beaucoup d’argent”. Vidéo.

Cet argent est à l’origine de l’argent d’intérêt public créé par la BCE puis injecté dans les marchés.

On entendra jamais personne dire : “A l’Hôpital, il y a beaucoup d’argent”.

Ni “à l’école et l’université, il y a beaucoup d’argent”.

Ni “pour les 10 millions de pauvres, il y a beaucoup d’argent”.

Ni “pour les 300 000 SDF, il y a beaucoup d’argent”.

Ni “pour nos étudiants qui n’ont pas de quoi se nourrir, il y a beaucoup d’argent”.

Question : Que fait Frédéric Oudéa sur un plateau télé en temps qu’expert alors qu’il devrait être en prison en tant qu’Escroc ? 

M. Oudéa : juge et partie, escroc et menteur ! 

Il n’y a que l’époque moderne qui peut produire des stupidités semblables aux yeux et au su de tous et avec une chutzpah accompagnée d’une aisance assez déstabilisantes. Ce même patron de la SocGen qui s’est humilié avec l’affaire Kerviel et dont le procès est une des plus grandes mascarades judiciaires de ces derniers siècles. Oui oui, ce monsieur qui a participé à la ruine du monde vient défendre son pain dans une tribune d’un grand quotidien national financé par 3 millionnaires… Tout va très bien, dormez profondément…

Réponse à M. Oudéa. 23 mai 2014 – Par Jacques Sapir.

Monsieur Fréderic Oudéa défend l’Euro dans le Monde 1. C’est son droit, et ce pourrait être même respectable. Mais, Monsieur Oudéa est le PDG de la Société Générale. Il serait alors important qu’il dise explicitement qu’il parle en tant que banquier. Or de cela, nulle trace. Ceci est déjà en soit un fait grave. De plus M. Oudéa déforme sciemment la réalité, et cela est encore plus grave. Qu’on en juge !

Son article commence par cette citation : « Le plus alarmant est que les discours les plus simplistes et démagogiques à ce sujet se répandent sans être contredits : ils visent à leurrer une population exaspérée ». Il oublie de dire, et c’est assez scandaleux, que des économistes sérieux et réputés, en France comme à l’étranger, ont adopté cette position. En présentant les positions des anti-Euro comme « simplistes et démagogiques », il commet un mensonge éhonté, que relaie le journal qui le publie.

Dans les problèmes qu’il cite, il évoque ensuite : « Imaginons les problèmes concrets que poserait notamment le remplacement des billets et pièces en circulation, le risque de dépréciation des dépôts et de l’épargne des Français (du livret A par exemple) avec le risque de fuite des capitaux vers d’autres pays (sauf à fermer les frontières), le casse-tête de la conversion des emprunts internationaux avec le risque de se couper l’accès aux financements étrangers dont la France a pourtant besoin ».

Ces différents problèmes ont une réalité bien différente ce qu’en dit notre banquier.

1. Le remplacement des billets et pièces en circulation

Il se fera rapidement, dans la mesure où l’imprimerie chargée de cela sera avertie en temps utile. Les billets sont imprimés à partir de matrices informatiques, et il suffira de changer « Euro » par « Franc ». Dans les 3 à 4 semaines de transition, il sera très facile de poinçonner les billets existants pour marquer leur appartenance à la nouvelle monnaie.

2. Le risque de dépréciation des dépôts et de l’épargne des Français (du livret A par exemple)

Aucune dépréciation des dépôts et de l’épargne ne découle du changement de monnaie. Cette dépréciation découle en réalité de l’inflation. En règle générale, un étudiant le 2ème année de licence le sait, ou il n’a pas son examen… Oui, une sortie de l’Euro et une dépréciation du Franc d’environ 25% aura un effet inflationniste, mais ce dernier sera très limité. Les calculs montrent que cet effet sera d’environ 4% à 5% la première année et 2,5% à 3% la deuxième année. Comme la sortie de la France de la zone Euro entraînera un éclatement généralisé de cette dernière, il faut s’attendre à ce que certains pays, comme l’Italie et l’Espagne, dévaluent plus que nous. Autrement dit, qui voudra passer ses vacances ou acheter des produits allemands ou américains devra payer PLUS mais qui passera ses vacances ou achètera des produits en Italie ou en Espagne paiera MOINS. Et, bien entendu, qui restera en France, et qui consommera des produits français verra ses coûts rester inchangés. Or, rappelons quand même que plus de 55% de la consommation des ménages se fait en biens et services français, et qu’il n’y a que 8% des français qui vont passer leurs vacances à l’étranger. Parler d’un risque de dépréciation des dépôts et de l’épargne est donc d’une malhonnêteté insigne.

3. Le risque de fuite des capitaux

Ce risque existe, mais il peut être facilement jugulé par l’adoption d’un contrôle des capitaux. Rappelons qu’un tel système fut appliqué à Chypre lors de la crise que connut ce pays, qui fait partie de la zone Euro. Compte tenu du degré d’automation des transactions financières et des transactions par carte bancaire, ce contrôle sera très facile à mettre en place, en fait bien plus facile et efficace que dans les années 1980. Ajoutons ensuite qu’un contrôle des capitaux permanents, visant les capitaux à court et très court termes est aujourd’hui considéré par de très nombreux économistes, y compris au FMI, comme une bonne chose. Mais cela va limiter la liberté de spéculation des grandes et des petites banques, et l’on comprend que, de son point de vue de banquier, Monsieur Oudéa n’envisage pas cette solution d’un cœur joyeux. Mais il y a quelque chose, Monsieur Oudéa, qui s’appelle l’intérêt commun et qui, vous devriez le savoir car on n’arrive pas à votre position sans faire des études, est supérieur à l‘intérêt particulier de banquier que vous représentez. Entre la France et la Banque, Monsieur Oudéa, il vous faudra choisir.

4. Le casse-tête de la conversion des emprunts internationaux

Sur ce point, il faut dire trois choses importantes. En ce qui concerne la dette publique, les titres de dettes émis par le Trésor en droit français (et ceci représente 97% de la dette) sont remboursable dans la monnaie ayant cours légal sur le territoire français. Ceci implique qu’ils seront instantanément re-libellés en Franc, au taux de 1 Euro pour 1 Franc. Il est donc mensonger de dire que, dans le cas d’une dévaluation de 20% du Franc par rapport à l’Euro, notre dette augmenterait de 20%. Un arrêt de la cour de justice de la Haye datant de 1930 inscrit ce principe dans le droit international. Pour les dettes privées, il faut ici faire la distinction entre celles souscrites auprès de créditeurs non-résidents et résidents. Pour les créditeurs résidents, la transformation des Euros en Francs est de droit, et elle est automatique. Pour le cas des dettes souscrites à des non-résidents (banques, sociétés financières), la question se pose alors de savoir si ces dettes sont de droit français (des obligations émises sur la place de Paris) ou non. Si ces dettes sont de droit français, elles seront elles aussi re-libellés en Francs. Si l’on a des dettes émises depuis Londres ou New York, ces dettes sont émises en Livres ou en Dollars. L’emprunteur subit alors un risque de change, risque qu’il subirait aussi si l’Euro, comme certains le veulent, était déprécié de 20%… Or, cette perspective n’effraye nullement les grandes sociétés du CAC-40 qui font l’écrasante majorité de ces emprunts. On en conclut alors que le problème ne se poserait QUE pour des dettes libellées en Euros mais émises dans un droit non-français. Cela ne concerne que les dettes émises depuis Francfort, qui représentent moins de 3% du total des dettes émises en droit étranger. Donc, les problèmes juridiques ne concerneraient qu’une infime fraction de l’endettement des entreprises, et quasiment rien sur l’endettement des ménages. Voilà ce que M. Oudéa, s’il était honnête dans son argumentation aurait dû dire.

5. Le risque de se couper l’accès aux financements étrangers dont la France a pourtant besoin

Disons tout de suite que ce risque n’existe pas, car les flux financiers ne s’interrompront pas. Ce qui existe, par contre, est un risque de hausse des taux d’intérêts, et ce risque doit être évalué. Remarquons cependant que l’épargne française (des ménages et des entreprises) s’exporte de manière considérable. En fait les flux de sortie sont supérieurs aux flux d’entrée. Dans le cadre de l’application d’un contrôle des capitaux, il y aura nécessairement une réorientation de l’épargne française vers des dettes françaises. Dans ce cadre, les taux d’intérêts seront largement déterminés par la politique de la Banque de France. Ceci revient à dire qu’il faudra revenir sur la politique d’indépendance de la Banque de France. Telle est bien une des conséquences cachées d’une dissolution de l’Euro, mais on voit que ceci n’a strictement rien à voir avec les prévisions catastrophistes de M. Oudéa.

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On doit s’interroger sur la crédibilité d’un patron d’une grande banque quand il s’exprime sur ce sujet. Car une dissolution de la zone Euro entraînerait le passage à un système bien moins favorable à la spéculation bancaire que celui qui prévaut aujourd’hui. C’est même l’un des intérêts cachés de cette dissolution de la zone Euro, à côté des intérêts évidents liés au coup de fouet que cela provoquerait sur la production et le PIB. Que Monsieur Oudéa se sente lésé dans ses activités de joueur de casino peut se comprendre. Qu’il cherche à nous faire prendre ses intérêts pour ceux de l’immense majorité des Français est inacceptable.


Escroqueries et E-Commerce sont les deux mamelles des Mondialistes : Banques Mondiales Vertes pour l’Ecologie Destructrice des Khmers Verts.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Oud%C3%A9a