Maçonnerie CONTRE l’ Eglise en UNE phrase

Discours de COURDAVEAUX dans sa loge maçonnique « L’ Etoile du Nord » en 1890.

« La distinction entre le Catholicisme et le Cléricalisme est purement officielle, Subtile pour les besoins de la Tribune mais ici, en loge, disons-le Hautement pour la vérité, le Catholicisme et le Cléricalisme ne font qu’un et comme conclusion ajoutons qu’on ne peut à la fois être Catholique et républicain, c’est Impossible. »

 

Pierre Charles Victor Courdaveaux

État civil : Né le 12 avril 1821 à Paris ; décédé le 5 octobre 1891 à Paris. Fils d’un employé de l’Empire, destitué deux fois pour son dévouement à l’Empereur ; son père était en fait garde-magasin général des Hôpitaux de la Grande Armée ; il fut destitué en 1814, rétabli dans ses fonctions pendant les Cent Jours puis de nouveau destitué après Waterloo ; son père décède alors qu’il est âgé de cinq ans ; il est élevé par son oncle « vieux soldat de l’Empire » qui décède en 1855. Marié puis divorcé ; deux beaux-fils.

Études : Baccalauréat ès sciences et ès lettres à Paris ; élève de l’École normale supérieure (1840-1843) ; licence ès lettres en Sorbonne ; agrégation des lettres ; doctorat ès lettres en Sorbonne, le 9 janvier 1858.

Parcours professionnel :
Régent de philosophie à Toulon (octobre 1843-avril 1945) ; suppléant aux lycées d’Auch (avril 1845-octobre 1845), Boulogne-sur-Mer (octobre 1845-octobre 1946), Bastia (octobre 1846-octobre 1847) ; professeur de philosophie aux lycées de La Rochelle (octobre 1847-octobre 1849), de Bourges (octobre 1849-1854) ; professeur de rhétorique au lycée de Troyes (octobre 1854-octobre 1855) ; en congé d’octobre 1855 à octobre 1856 pour raisons familiales (son oncle vient de décéder et il doit s’occuper de sa mère et de sa sœur) ; professeur de rhétorique aux lycées de Châteauroux (octobre 1856-février 1857), de Troyes (février 1857-mars 1861), de Mâcon (mars 1861-octobre 1862) ; chargé de cours de littérature grecque à la faculté des lettres de Besançon (octobre 1862- octobre 1864) ; professeur de littérature ancienne à la faculté des lettres de Douai (octobre 1864-octobre 1879) ; professeur de langue et littérature grecques à la faculté des lettres de Douai puis de Lille (31 octobre 1879 jusqu’à sa retraite le 1er août 1891).

Principaux ouvrages :
De l’immortalité de l’âme dans le stoïcisme (thèse, 1857) ; Du beau dans la nature et dans l’art (1860) ; traduction desEntretiens d’Epictète (1862) ; Eschyle, Xénophon et Virgile (1872) ; Du rire dans la vie et dans l’art. Les Évangiles et l’Histoire (1879) ; Saint-Paul (1886) ;Comment se sont formés les dogmes (1888).

Remarques complémentaires : 

Le recteur signale en mai 1884 : « membre du conseil municipal de Douai, président de la Société philotechnique de Lille, de l’Union de la Jeunesse de Douai, de la Société du denier des écoles laïques, délégué cantonal et communal […]. Il se dépense sans compter ; son activité ou plutôt son agitation cérébrale, s’accroît avec l’âge […]. La grande ambition serait d’occuper le décanat après M. Desjardins. Je voudrais qu’il fût possible de faire un meilleur choix ». Le recteur Nolen écrit dans son rapport confidentiel en mai 1886 : « la verte vieillesse de M. Courdaveaux a besoin d’agitation, de mouvement […]. Je crains qu’il ne dépense le meilleur de ses forces en travaux accessoires […]. Il aime les problèmes d’exégèse, de critique religieuse ». Nombreux discours dans diverses loges maçonniques (La Clémente Amitié).

Le professeur Courdaveaux est à l’origine de troubles étudiants en décembre 1884 et janvier 1885 à Lille. Il est en effet chargé d’une conférence publique chaque jeudi à la faculté des sciences. Depuis quatre années, il traite de l’Histoire de la civilisation sous les empereurs romains. Il est, cette année-là, arrivé à la période chrétienne et réalise, le 11 décembre 1864, une conférence sur le rôle de Jésus Christ ; il aurait alors (selon certains témoins) raillé l’Immaculée Conception et « ses légendes » et émit une toute autre hypothèse (« naissance adultérine ») en se référant à ses travaux d’exégèse. La presse puis les étudiants catholiques entrent alors en ébullition ; les étudiants décident d’organiser un chahut de la conférence suivante du 18 décembre. Les étudiants de l’État, ayant eu vent de l’entreprise, organisent en réaction une contre-attaque ; le doyen dissuade le professeur de se rendre à la conférence mais les groupes étudiants s’affrontent dans la rue (dans Le Progrès du Nord du 20 décembre 1884 et le rapport du recteur au Ministre du 20 décembre 1884).

Il mène la lutte contre le transfert des facultés douaisiennes de droit et des lettres vers Lille en 1887 et écrit plusieurs mémoires justifiant le maintien à Douai ; il provoque même en duel un journaliste du Progrès du Nord,favorable au transfert, à propos d’une sombre querelle dans la presse en juillet 1887. Le combat a lieu « au fleuret démoucheté […] à la frontière belge […]. Au troisième engagement, M. Courdaveaux ayant reçu une blessure à la face dorsale de la deuxième phalange du médius droit, d’un commun accord, les témoins ont déclaré l’honneur satisfait ». Le recteur signale en 1891 : l’attitude qu’il a prise lors du transfert des facultés de droit et des lettres de Douai à Lille a rendu sa situation fort difficile. Domicilié à Douai, il a rompu toutes relations avec le doyen (Moy). J’estime que la mise à la retraite de M. Courdaveaux contribuerait à rétablir plus d’harmonie à la faculté des lettres ».

Sources principales : Arch. nat., F17 20484 ; Arch. dép. Nord, 2 T 216 ; articles divers dans la presse locale.

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