Messe traditionnelle : l’inexorable attrait

Le Brésil est le pays qui compte le plus de catholiques au monde : 65% de la population en 2010, soit 120 millions de personnes. On y constate une très forte progression de l’assistance à la messe traditionnelle avec la présence accrue ces dernières années de plusieurs instituts célébrant dans le rite grégorien, dont la Fraternité Saint-Pie X : un sondage vient confirmer cette tendance.
Le sondage a été effectué par l’institut « Conecta » du 2 au 14 juin 2017 selon la technique des Panels en ligne, sur un échantillon de 1032 catholiques sur 3259 internautes brésiliens. Les personnes sondées appartiennent à la part de la population brésilienne ayant accès à Internet, soit 62 % de la population.
La première question concernait l’assistance dominicale à la messe : les réponses révèlent que si 33% des personnes interrogées ont une pratique dominicale régulière, 20% assistent à la messe une fois par mois, 38% de façon occasionnelle et 9% aux grandes fêtes seulement.
Une deuxième question soulève le problème de la connaissance du Motu proprio de Benoît XVI en 2007 libéralisant la célébration de la messe selon le rite latin traditionnel : 59% des sondés avouent ne pas connaître cette possibilité offerte par le pape, contre 41% affirmant en avoir eu connaissance.
A la question : « considéreriez-vous comme normal que la messe traditionnelle soit célébrée de façon habituelle dans votre paroisse ? » 49% des sondés déclarent trouver cette éventualité normale. 35% y sont opposés, 16% ne donnent pas leur avis.
Enfin, 27% des sondés affirment qu’ils assisteraient de façon hebdomadaire à la messe traditionnelle si elle était célébrée dans leur paroisse, 22% s’y rendraient volontiers une fois par mois et 13% aux fêtes solennelles, tandis qu’ils ne sont que 9% à affirmer un rejet de principe du rite latin.
Comme conclut la Lettre de Paix liturgique : « Au Brésil, comme partout dans le monde, cinquante ans après la réforme liturgique, l’importance de la demande de la forme extraordinaire signe l’échec d’une réforme liturgique non souhaitée par une large part des fidèles catholiques… mais imposée par la force ».
Quant à la Fraternité Saint-Pie X, si elle a salué l’acte de Benoît XVI affirmant que la loi liturgique antérieure à la réforme de Vatican II n’avait jamais été abrogée, elle estime que la distinction entre deux formes (extraordinaire et ordinaire) d’un seul rite n’a guère de sens et ne fait que masquer le problème de fond. Mgr Marcel Lefebvre avait très tôt exposé les raisons qui rendent le nouveau rite illégitime et néfaste.