Oriana Fallaci, portrait d’une intellectuelle italienne, par Laurent Glauzy

De nombreuses femmes ont fait l’Italie et son histoire.

Oriana Fellaci, que j’ai découvert dans mes premiers livres en lecture italienne avec “La rabbia e l’orgoglio” (La Rage et l’orgueil) en 2001, est née le 29 juin 1929. Elle aurait donc aujourd’hui 90 ans.

Sa verve força mon admiration et ma curiosité dans l’envie de la découvrir. Car, elle était une femme de combat que j’avais particulièrement apprécié. Reporter de guerre en Orient dans les années 1960, elle n’hésita jamais à remettre ses convictions en doute pour évoluer, et s’opposer seule au politique correct, et finir sa vie comme catholique.

Oriana Fellaci est pour moi une intellectuelle emblématique. Femme de Gauche, elle écrira dans ce livre tous ses sentiments anti-Islams. C’était trois ans après les attentats du World Trade Center qui sonnèrent comme un électrochoc. Quel drôle de parcours pour Oriana Fellaci qui pourtant fut maquisarde dans la résistance italienne contre Mussolini.

Oriana Fallaci a eu beaucoup de succès dans sa carrière, en interviewant des célébrités et des hommes d’État du monde entier. Elle avait également déclenché plusieurs discussions autour de ses romans, qui touchaient des thématiques telles que l’avortement, le rôle de la femme dans la société, l’homosexualité, l’intégration raciale, la guerre, l’oppression dictatoriale.

Alors qu’elle avait commencé sa carrière dans la presse de gauche laïque, la journaliste se rapproche de l’Église catholique et des positions de la droite. Se définissant comme « une athée chrétienne », elle était avec Giuliano Ferrara une des grandes figures des « athées dévots », un mouvement intellectuel italien qui partage le constat d’une nécessité « vitale » pour l’Europe de renouer avec ses « racines chrétiennes ». En 2002, lors du « Forum social » à Florence, elle entre dans une polémique virulente avec le mouvement « no global ». En 2005, Fallaci est reçue en audience privée par Benoît XVI.

Quand en 2002, elle lance la “Rage et l’Orgueil”, le MRAP, la LDH et la LICRA saisissent le juge des référés du tribunal de Paris à la parution de La rage et l’orgueil, le MRAP pour obtenir l’interdiction du livre, les autres demandant l’insertion d’un avertissement au lecteur en tête de l’ouvrage disant qu’« il ne faut pas confondre islamistes et musulmans. » Les associations ont été déboutées pour vice de procédure.

Elle meurt d’un cancer des poumons à Florence, à l’âge de 77 ans, dans la nuit du 14 au 15 septembre 2006. Elle attribuait son cancer à des gaz toxiques respirés pendant la guerre d’Irak. En héritage, Oriana Fallaci a donné à l’université pontificale du Latran tout son patrimoine culturel, à savoir sa bibliothèque entière.

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