Le village d’Estagel a enterré Hier son Enfant Prescillia tuée au Cimetière.
Le curé d’Estagel : “Gardez toujours Prescillia vivante au fond de vous !”
Il y a ce cortège funéraire. Ces rues vidées de leurs habitants, pétrifiées autant par la chaleur suffocante que la peine. Il y a ce corbillard noir abritant le cercueil tout blanc d’une jeune fille assassinée un jour de fête (le bal des pompiers), un soir d’été, elle qui était la joie de vivre incarnée. Et dont le sourire illumine la photo posée sur un trépied à l’intérieur de l’église d’Estagel.
Il y a cette famille effondrée, accablée de tristesse et d’incompréhension face à l’indicible. Cette maman d’une dignité extraordinaire, hébétée, et qui n’a plus de larmes. Ce papa qui se tient raide, droit, le visage fermé. Et puis la fratrie, nombreuse et soudée. Une jeune sœur sans doute, des frères et des filles aînées les yeux rougis… Des proches et des connaissances, tous encore sous l’effet de la sidération.
Un cahier de condoléances rapidement noirci d’hommages
Sur le perron, où le convoi s’est arrêté, il y a des gens qui s’étreignent en silence parce que les mots, désormais, sont devenus inutiles. Les paroles du cœur s’expriment sur papier : afin de recueillir les hommages, nombreux et très émouvants qui ne cessent d’affluer, un cahier de condoléances a été mis à disposition des personnes venues assister aux obsèques. En quelques minutes il sera noirci : “Nous ne t’oublierons jamais Prescillia“, “Nous sommes de tout cœur avec vous“, “Courage !“, “Tu resteras toujours dans nos cœurs“…
Béni par le curé de la paroisse avant qu’il ne soit porté dans l’édifice religieux, le cercueil blanc croulant sous des fleurs tout aussi immaculées, arrache de nouvelles larmes parmi la foule (au bas mot 400 personnes), quand les hommes le sortent du véhicule. Dans un silence impressionnant, les Estagellois s’installent sur les bancs, vite remplis. L’église est bondée. Des habitants restent debout, faute de places assises. Qu’importe. Ils sont là, faisant bloc pour rendre un dernier hommage à l’enfant du village, du pays, d’une communauté d’âmes. À cette jeune fille insouciante et rieuse qu’ils ont croisée un jour ou l’autre. A qui ils ont peut-être parlé. Que certaines et certains de son âge ont sans doute fréquenté.
“Prescillia devait suivre une formation professionnelle qui lui aurait permis d’entrer dans la vie active. Elle en était fière et heureuse” , a rappelé le prêtre dans sa (très belle) homélie. Et s’adressant à ses parents serrés l’un contre l’autre au premier rang : “Elle a été odieusement retirée de votre affection, mais gardez-la vivante au fond de vous et souvenez-vous uniquement des 18 ans d’amour, de tendresse et de bonheur qu’elle vous a apporté”.
Roger Ferrer, maire d’Estagel “Aujourd’hui, jour des obsèques, il y a beaucoup de tristesse, beaucoup d’émotion, c’est compliqué mais il faut assurer” (…) “Je me rends tous les jours chez la famille pour les assurer du soutien de la muncipalité. On discute beaucoup pour que la tension s’apaise et que les rumeurs restent à l’état de rumeur”.
Prescillia retrouvée morte le 7 juillet dans le cimetière
Prescillia retrouvée morte le 7 juillet dans le cimetière
Le 7 juillet dernier, le corps de Prescillia avait été retrouvé dans le cimetière d’Estagel. Dénudée, rouée de coups et victime de 4 coups de couteau, la jeune femme est finalement morte d’une asphyxie, selon l’autoposie.
Depuis, les gendarmes mènent l’enquête… Un ADN masculin de référence a été prélevé sur la victime mais l’agresseur et meurtrier présumé n’a toujours pas été identifié.
Le parquet de Perpignan a ouvert une information judiciaire contre X pour agression sexuelle et homicide volontaire.