Italie : des pédophiles ont sévi pendant de longues années dans une coopérative agricole

En Italie, un millier d’enfants victimes en l’espace de 40 ans, dans une coopérative agricole transformée en secte. Le gourou vient d’être condamné à 15 ans et 10 mois fermes..

Outre des abus sexuels et des maltraitances graves, les enfants étaient obligés de travailler, parfois dès 8 ans.

Les enfants étaient des proies, tout le monde était incité à avoir des relations sexuelles, hétéro et homos.

Les enfants étaient confiés à plusieurs parents adoptifs successifs.

Les faits étaient connus depuis 35 ans, selon une association.
En 2000 le gourou Rodolfo Fiesoli, a été arrêté et reconnu coupable de corruption de mineurs. Il avait déjà fait un tour en prison en 79.

Créée en 1977, Fortato se voulait une utopie dans le courant de la libération sexuelle. Au début, apparemment, les relations hétérosexuelles étaient interdites et aucun enfant ne naissait. Des adultes sont donc devenus famille d’accueil.

La secte faisait aussi dans la “rééducation”, et était à l’époque reconnue par des intellectuels, des politiciens, des magistrats, des psychiatres, des travailleurs sociaux, et même par les autorités locales.

Après sa sortie de prison en 79, Fiesoli a été lui-même famille d’accueil.
Des victimes disent que la justice et toutes les institutions, dont des politiques, ont protégé la secte.

En 2011 des victimes ont porté plainte. 22 personnes et Fiesoli ont été renvoyées au tribunal mais de nombreux faits étaient prescrits.

Article sputniknews :

Le scandale pédophile du Forteto, en Italie, est maintenant connu et reconnu par tous. Rodolfo Fiesolile, maniaque sexuel de 76 ans, a enfin été arrêté et condamné à 14 ans de prison. Sergio Pietracito, président de l’association des victimes de cette secte, s’en est entretenu avec Sputnik.

C’est une longue histoire, les premiers inspecteurs de l’État sont venus au Forteto dès 2013, mais le scandale n’a éclaté qu’en mai dernier quand le Sénat a approuvé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les activités de cette secte, a raconté Sergio Pietracito à Sputnik.

«Par ailleurs, l’approbation de la Chambre des députés était nécessaire et elle se faisait attendre. Le 30 août, le pape François a rencontré les victimes du Forteto. Ensuite, il y a eu la décision de la Cour de cassation, mais le verdict définitif n’a été prononcé qu’à la veille de Noël», a précisé l’interlocuteur de l’agence.

Et d’ajouter qu’il ne s’agissait pas que du fondateur de la secte, le «prédicateur» Fiesoli, mais d’une dizaine de personnes qui avaient été inculpées dans ce dossier.

«Nous insistons pour qu’on nous présente des excuses. Il faut que nos médias parlent enfin de cette tragédie, beaucoup en Italie n’en étant pas même au courant. Les structures du pouvoir doivent enfin se soucier de ceux qui ont vécu ces horreurs, c’est-à-dire des enfants qu’elles avaient elles-mêmes envoyés dans cette secte», a poursuivi le militant.

La coopérative agricole «Forteto» qui est connue depuis les années 1970 comme un gros producteur de fromages pour l’exportation, entre autres, vers l’Océanie, les États-Unis et les Émirats arabes unis, s’est avérée être une secte où une multitude d’abus sexuels sur mineurs se sont produits. Tout en gagnant des millions d’euros, le «Forteto» a brisé la vie de plus d’un millier d’enfants.

«À part des problèmes judiciaires, il est nécessaire de parler de la responsabilité des politiciens et des institutions de l’État dans les horreurs qui se sont produites dans la secte pendant ces 40 ans», a constaté l’interlocuteur de Sputnik.

Selon ce dernier, l’association des victimes poursuit sa lutte.

«Pour le moment, la coopérative “Forteto” manque de courage pour demander pardon pour ce qui est arrivé dans la secte. Pourtant, son conseil d’administration est composé soit d’inculpés, soit de membres de la secte qui ont menti sous serment», a regretté en conclusion M.Pietracito.

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